WADI-ES-SEBOUA

"Vallée des Lions"

Allée de sphinx : Wadi es Seboua

"Le Temple de la Maturité"

 

Ramsès II voulait sacraliser la Nubie en offrant aux divinités des lieux d'accueil et de culte. Il choisit Wadi-es-Seboua, porte de la région la plus fertile du Wawat, pour y vénérer Amon-Nil. Nous sommes en l'an 40 de son règne, le jeune pharaon guerrier et conquérant fait place à un roi assagi, mûri. La paix règne dans son empire grâce au fameux traité de paix signé avec les Hittites, il peut se consacrer à sa quête d'accéder au divin.

Les travaux de l'hémi-speos de Wadi-es-Seboua furent confiés à son fidèle Setaou, Vice-Roi de Nubie. Le temple est composé de deux cours à ciel ouvert, puis d'une salle intérieure à piliers osiriaques et enfin du spéos lui-même.

   - Dans la première partie, une allée bordée de sphinx à tête d'homme coiffés de la double couronne, le pschent, orne la première cour. Cette structure extérieure est un des seuls témoignages qui nous reste aujourd'hui pour comprendre ce que représentait l'entrée des sanctuaires fondés par Ramsès II. La seconde cour est quant à elle bordée de quatre sphinx à tête de faucon identifiés aux quatre Horus de Nubie : l'Horus de Miam (capitale de Nubie sous Thoutmosis III), l'Horus de Meha, l'Horus de Baki (ou Kouban) mais au lieu de l'Horus de Bouhen, c'est l'Horus d'Edfou qui apparaît pour ne pas oublier la Haute-Égypte.

   - Un escalier conduit vers le pylône dont la façade était à l'époque ornée de quatre statues géantes. Contre celle du sud, une magnifique statue représente Ramsès II en compagnie de sa fille et épouse, Bentanat, fille qu'il eut de Nefertari. Contre celle du Nord, c'est une autre fille et Épouse-Royale qui était sans doute figurée : Merytamon. De l'autre côté du pylône, c'est dans la grande cour composée de deux couloirs extérieurs que Ramsès II tint à associer sa nombreuse descendance : sur le mur latéral sud vingt-neuf princesses et vingt-cinq princes sont représentés alors que sur le mur nord  on compte dix-huit filles et vingt-huit garçons. Malheureusement, le mauvais état du grès ne permet pas de déchiffrer correctement leur nom. Les autre tableaux représentent des scènes de la fête Sed.

   - La troisième partie se compose d'une salle hypostyle composée de douze piliers qui conduit à la salle creusée dans la roche. Dans le spéos proprement dit, Ramsès II s'intègre lui-même au panthéon. Une scène le représente encensant sa propre image aux côtés des dieux Chou, Tefnout et Satet. Le Saint-des-Saints quant à  lui accueille tout comme à Derr, la barque sacrée, conduite ici par Amon. La niche abritait alors trois statues : Ramsès II encadré d'Amon et de Rê-Horakhty.

Dans le temple de Wadi-es-Seboua, dit de "Ramsès-aimé-d'Amon-dans-la-Maison-d'Amon", le pharaon abandonne les scènes de guerre (que l'on retrouve à Derr), se déifie lui-même tout en incluant encore des représentations familiales, allusions qui disparaissent complètement dans sa dernière fondation : à Gerf Hussein, seuls les dieux du panthéon sont représentés à côté d'un Ramsès II divinisé.

Sphinx coiffé du pschent

Photo de Corinne Smeesters

 

Lors de la christianisation de la Nubie, le temple subit quelques modifications. Les Chrétiens ont marqué leur passage en y ajoutant un porche et en recouvrant certaines représentations égyptiennes par des figures de saints, aux couleurs encore aujourd'hui bien visibles.

Aujourd'hui dégagé du sable et sauvé des eaux de la retenue causée par le Saad-el-Ali, il trône sur le site dit "la Nouvelle Seboua" aux côtés des temples de Dakka et Maharraqa.


Bibliographie :

  • "Le Secret des Temples de la Nubie" de Christiane Desroches-Noblecourt
  • "Egypte Eternelle" par Michel Guay

Webographie :

 

Vers les temples