GERF HUSSEIN

"Maison de Ptah"

 

Gerf Hussein avant son immersion

Construit par le Vice-Roi de Nubie, Setaou, le temple de Gerf Hussein est la dernière étape du programme politico-religieux fixé par Ramsès II. Rappelons qu'afin de légitimer sa filiation divine, il fit ériger :

 - à Derr un temple jubilaire dédié à Rê-Horackhty

 - à Wadi-es-Seboua une fondation dédiée à Amon

 - à Gerf Hussein un dernier temple jubiliaire consacré à Ptah-Ta-Tenen, "Maître de la Terre qui se soulève", "Maître de la Respiration de l'écorce terrestre".

S'assimilant ainsi aux trois principales divinités créatrices, Ramsès II démontrait ainsi la "triple énergie qui l'habitait" et s'incluait lui-même parmi les divinités du panthéon.

 

Photo Alain GuilleuxLe dernier hémi-spéos construit en Nubie par Ramsès II présente les mêmes plans que ceux des sanctuaires de Wadi-es-Seboua et Abou Simbel :

 - une cour à péristyle composée de huit piliers osiriaques. La particularité de cette cour est l'existence d'une niche dans laquelle trônait une statue du pharaon, entourée de celle de Ptah et de celle d'Hathor. Ramsès II n'avait pas attendu la salle du Saint-des-Saints pour s'identifier aux dieux.

 - une salle hypostyle composée de huit niches chapelles, habitées par les statues de Amon et Mout, puis Ramsès II, Horus de Baki et Horus de Bouhen Ptah et Hathor, Ptah et Sekhmet, au Sud, Khnoum, Anouket et Ramsès II, Satet et Rê-Horachty au nord.

 - le sanctuaire au fond duquel les quatre statues du Saint-des-Saints représentent Ptah, Ramsès en Ptah (il porte la coiffure du dieu), Ptah-Tenen et Hathor.

 

 

Reconstitution partielleCette caverne de Ptah, construite dans "les entrailles du sanctuaire de Meha" gît aujourd'hui sous les eaux du Lac Nasser. Creusée entièrement dans la roche, elle était précédée d'une allée de sphinx, mais le grès, abîmé par sa trop longue immersion dans l'eau, n'a pu permettre le sauvetage de l'ensemble du temple.

Le nouveau musée du site "La Nouvelle Kalabchah", ouvert en mai 2002, présente à ciel ouvert certains blocs épargnés du temple, entreposés depuis plus de trente ans sur le site, ainsi qu'une partielle reconstitution de l'édifice.

Une des statues osiriaques sauvée des eaux est également exposée au Musée d'Assouan.

 

Lithographie de David Roberts

L' aquarelle du peintre David Roberts prouve les similitudes architecturales et picturales avec le temple d'Abou Simbel.

 


Bibliographie :

"Les Temples de la Nubie" de Christiane Desroches Noblecourt

"Nubie, Splendeur retrouvée" de Max-Pol Fouchet

Webographie :

Alain Guilleux raconte sa visite dans "une promenade en Égypte"

La Nubie de Corinne Smeesters

 

Vers les temples