Les Égyptiens s'intéressent très tôt aux ressources minières de Nubie, ce qui donne lieu, dès les premières dynasties, à de véritables expéditions dont l' objectif premier est d'extraire les matières premières indispensables aux pharaons.

La convoitise de l'or du Wawat, si abondant dans les mines du Wadi Allaqi ou des produits de luxe du Koush tels l'ébène ou l'ivoire transforment les premiers souverains en de véritables colonisateurs. Ces programmes politiques incluent conquêtes pacifiques ou non, installations de sites fortifiés, de puits, et sécurité des routes caravanières. Ce papyrus conservé au Musée de Turin est un formidable témoignage, certes fragmentaire, de l'élaboration de cartes de mines. Celle-ci, dessinée vers 1200 av. notre ère, est une des plus vieilles du monde.

Si le pays du Wawat tire profit des échanges commerciaux qui s'ensuivent, le pays du Koush, peuple de rebelles, refuse très souvent de se soumettre.

L'histoire de la Nubie passe par la compréhension de ses richesses sans lesquelles l'Égypte pharaonique n'aurait atteint un  tel rayonnement. Les nombreux trésors hérités de cette civilisation sont de magnifiques témoignages d'un artisanat religieux qui ne cesse de fasciner....

Le cuivre, premier métal utilisé par les Égyptiens, entre dans le façonnement des outils, armes et vaisselles. Il est extrait dans les mines du Sinaï et du désert oriental. Au Moyen-Empire, la découverte en Asie du bronze (alliage du cuivre et d'étain) permet aux artisans la création de multiples statuettes incrustées de fils d'or et d'argent.

L'or, "la chair des dieux", devient donc le métal des pharaons et c'est en Nubie (dont le nom égyptien "nub" signifie "or"....) que l'on extrait en quantité massive ce divin métal. Les artisans l'utilisent dans la fabrication de bijoux (colliers, bracelets, bagues, gorgerins....), de statuettes, d'amulettes... mais recouvrent aussi certaines surfaces de statues, naos ou temples. Outre l'orfèvrerie, le métal est également utilisé pour payer militaires ou fonctionnaires, favoriser des rapprochements diplomatiques et politiques...L'or s'avère donc un métal indispensable qui ne doit en aucun cas faire défaut aux Pharaons, d'où cette quête incessante égyptienne qui jalonne l'histoire de la Nubie.

La région d'Assouan fournit également le granite, utilisé essentiellement pour dallage, sarcophages, statues, obélisques ou encore pyramide, comme le témoigne une partie du revêtement de celle de Mykerinos. Les blocs, issus de la carrière, sont ensuite transportés par bateau dans toute l'Égypte.

Progressivement, les bijoux tout comme le mobilier sont rehaussés de pierres semi-précieuses extraites essentiellement dans le Wadi Allaqi : jaspe, cornaline, turquoise et lapis-lazuli sont divinement maîtrisés par les mains expertes des artisans qui nous ont laissé des trésors rivalisant de beauté.

Avec le cristal de roche, issu du désert occidental, les artisans taillent vases et yeux de statues. Avec la craie, provenant surtout du "désert blanc" près de l'oasis de Fafafra, ils obtiennent la couleur blanche. Quant à la malachite, pierre de couleur verte, broyée et réduite en poudre, elle est utilisée dans la réalisation de fard à paupière. Quant au natron, il entre dans la composition de la faïence égyptienne.

L'orfèvrerie atteint son apogée avec la découverte sous Thoutmosis III de la fabrication du verre, nouvelle matière que les Égyptiens appellent "la pierre fondue". Outre la création d'objets en verre (flacons à parfum, tubes à khôl, vases, voire même tête sculptée), cette pâte sert à incruster des bijoux en or et du mobilier.