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PREMIER VOYAGE
En attendant les mineurs qui doivent venir de l'étranger, notre aventurier s'installe dans un hypogée à Gournah et fait l'inventaire des tombes en commençant sa collection constituée de papyrus, momies, bijoux, vases et statues. Il dessine tout ce qu'il peut trouver : peintures de tombes, temples, population, vies animale et végétale. C'est grâce à lui que Champollion pourra lire la généalogie des Pharaons d'Abydos. De retour aux mines d'émeraudes, il découvre l'ancienne cité de Sekket et la mine principale d'où il fait extraire une dizaine de livres de pierres. Il retrouve aussi l'antique cité de Bérénice (port sur la Mer Rouge). En février 1818, il rentre au Caire. Un mois plus tard, cet homme, débordant d'énergie repart pour Gournah et c'est à dos de chameaux qu'il va visiter les oasis à l'ouest de Thèbes sur 300 kilomètres. Peu d'Occidentaux étaient auparavant passés. En novembre 1818, il décide de rentrer en France. |
SECOND VOYAGE Le 15 septembre 1819, Cailliaud repart vers l'Égypte
pour un second périple. Mais cette fois, il s'y rend au nom de
la France avec des fonds et escorté d'un aspirant de la marine
royale, breton comme lui, Pierre-Constant LETORZEC Méhémet Ali décide une expédition pour conquérir le sud afin de trouver de nouvelles richesses minières et de capturer de nombreux esclaves. C'est son troisième fils, Ismaël Pacha qui la dirige (En Égypte, à cette époque, le trafic d'esclaves représentait quarante milles personnes des deux sexes). Nos deux Bretons sont de l'expédition, mais sur leur propre barque. Le départ de la campagne a lieu en été 1820. Un complot pour évincer Cailliaud, ourdi par les conseillers étrangers auprès d'Ismaël Pacha, oblige le français à repartir. A peine arrivé au Caire, il rencontre le Vice-Roi, obtient toutes les autorisations de celui-ci, rendant le général de l'armée responsable de la protection des deux Français. Cailliaud va profiter de la remontée du Nil pour observer et dessiner alors que Letorzec fait les relevés qui permettront de tracer la carte de l'Égypte jusqu'à l'Ethiopie. (Cliquez)
Le 9 mai, ils repartent vers le sud en remontant le Nil bleu jusqu'à Sennar, puis Fazoql. Mais là, ils ne trouvent que quelques traces de poudre d'or dans la rivière, très loin des richesses espérées. Déçu, Ismaël Pacha décide de faire demi-tour. Les deux Bretons prennent le chemin du retour le 07 décembre 1821. Durant encore sept mois, ils vont continuer à dessiner et à répertorier ce qu'ils voient sur leur passage. Les temples et les tombes de la région de Thèbes seront reproduits sur 89 planches de la collection des "arts et métiers". Le départ pour la France est décidé le 15 septembre 1822. Après avoir pris congé de Méhémet ali, puis de Drovetti, ils arrivent à Marseille le 11 décembre, après une terrible traversée.
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RETOUR EN FRANCE
La collection rapportée d'Égypte comportait 950 pièces. Le Nantais est considéré alors comme un héros national, couvert de gloire et fait chevalier de la légion d'honneur en 1824. En reconnaissance, Charles X lui remettra une armoire aux reliefs s'inspirant du pylône du temple d'Amon de Naga ainsi qu'un boîtier en or au chiffre royal de diamant. En 1836, il succède à Debuisson et assume pendant trente ans le poste de conservateur du Musée de Nantes où il fonde essentiellement le département des "Sciences Naturelles". Il meurt le 1er mai 1869, oublié du public. Ses ouvrages restent encore une référence pour tout égyptologue, notamment "Voyage à Méroé et au fleuve Blanc", composé de quatre volumes et d'un atlas. |
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Cette page est le travail de Claude Laversanne dont les documents sont tirés de l'ouvrage de Michel CHAUVET : "Les Aventures d'un naturaliste en Égypte en au Soudan : 1815-1822", article que vous pouvez retrouver partiellement dans Toutankhamon Magazine N° 8. Merci Claude
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