Entre la deuxième et troisième cataracte, l'île de Saï ou l'antique Shaat, est l'une des plus importantes du Nil soudanais. Située dans une région inhospitalière, composée de gorges étroites et de multiples petites cataractes, l'île s'est développée autour d'une montagne de grès, le Djebel Adou dans une région des plus arides. Rien n'aurait permis le développement de peuplement sans le Nil , qui, en déposant son limon bienfaiteur, entoura l'île d'une bande fertile. Au milieu de ce "ventre de pierres" long d'environ 150 km, Saï, qui s'étend sur 12 km, a accueilli dès le paléolithique des populations.

Mais sa situation géographique lui confère avant tout un rôle stratégique.

• Colonie égyptienne fondée par Senousret III, au Moyen-Empire, Saï connaît toute son ampleur au Nouvel Empire.
• Pour les souverains égyptiens, elle était une porte vers le pays de Koush et de ses habitants belliqueux.
• Pour les rois de Napata, elle fut un poste de surveillance contre la menace égyptienne.
• Plus récemment, à l'époque médiévale, les Ottomans y construisirent un fort en brique crue au XVIème siècle consolidé par des blocs du temple pharaonique.
• Enfin, lors de la christianisation du Soudan, Saï fut au Moyen-Age un important évêché.

Le site archéologique présente au visiteur :

• deux habitats ainsi qu'un important gisement datés du paléolithique.
• des greniers et nécropoles du Kerma. C'est à partir de la grande nécropole que G. Reisner, dans les années 1970, définit les étapes de la culture nubienne.
• un camp égyptien du Moyen empire
• une ville pharaonique du Nouvel Empire au nord
• des tombes pharaoniques et des princes locaux
• un fort au sud
• une cathédrale

Les secteurs ouest et nord-ouest restent encore à fouiller,

l'île n'a pas livré tous ses secrets....