naga

 

Jacques Reinold

En pleine steppe de la Butana, le site de Naga ne cesse d'étonner, livrant de nombreux témoignages sur un empire méroïtique, encore bien énigmatique.

Au milieu de nulle part, les influences architecturales grecques, romaines et égyptiennes se mélangent, résistant au vent, à la chaleur et aux pluies violentes du désert.

A hauteur de la 6ème cataracte, mais à trente kilomètres du Nil, l'emplacement ne présentait rien de propice à l'implantation d'une ville.

Et pourtant, les fouilles commencées en 1995 par une mission allemande vont mettre à jour un des plus beaux sites méroïtiques.

La ville, sans doute fondée deux siècles avant J.C., sera dégagée des sables révélant trois temples dans un état exceptionnel :

  • le temple d'Apedemak (dieu-lion nubien vénéré à Naga) est de type architectural méroïtique.
  • le temple d'Amon, dans lequel a été retrouvée la plus ancienne inscription méroïtique, présente toutes les caractéristiques d'un monument égyptien : un pylone ouvrant sur une salle hypostyle à quatre colonnes, conduisant à l'autel. Après trois ans de travaux, l'allée, composée de douze statues bélier, ouvre à nouveau, majestueusement, l'accès au sanctuaire.
  • le célèbre kiosque mélange les influences égyptienne, grecque et romaine.

L'écriture méroïtique n'ayant toujours pas livré ses secrets, l'explication d'une telle ville en plein milieu du désert suscite encore bien des questions.

On peut toutefois avancer que Naga était non seulement une cité culte, mais également un carrefour d'échange entre les groupes vivant le long du fleuve et les nomades du désert.

Naga, ville royale au milieu de nulle part, ce "nulle part" que désormais on appelle Nubie soudanaise, offrait un lieu d'échanges culturels et commerciaux entre l'Égypte et l'Afrique.

A nous d'en découvrir les trésors enfouis....

Béliers de Naga

Béliers de Naga sortant des sables....

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