CONCLUSION |
La société nubienne n'a pas disparu. Elle a concentré sur le barrage toutes les difficultés dues à une pénible insertion dans l'Égypte du XXème siècle, et toutes les contraintes liées au développement économique. Le transfert a renforcé l'identité. C'est le relogement collectif qui fut la première exigence de cette unité fictive d'ethnies et de communautés différentes. C'est la résistance au projet qui a créé l'identité nubienne, - UNE UNITE- Pour sauvegarder leur histoire, leur langue et leur mode d'organisation social codifié, les Nubiens ont du se différencier des autres. L'unité nubienne n'existe que pour se démarquer; elle exprime la volonté des ethnies nubiennes aux Égyptiens. L'émigration est un fait social intégré dans la société nubienne, les réseaux mis en place à l'extérieur ont cherché à protéger l'isolement des sédentaires. En Nouvelle Nubie, les trois ethnies ont trouvé des repaires différents, notamment dans leur choix de s'investir dans les activités locales :
De nos jours, les sédentaires ont trouvé pour la plupart des emplois dans le tourisme. Ils servent à bord de bateaux de croisière ou dans les hôtels. Une école hôtelière a été construite à Assouan. D'autres, à bord de felouques, baladent les touristes. Tous les Nubiens souhaitent retourner vers la terre bénie, mais peu ont choisi le retour durable. Le gouvernement a construit deux villages : Sadat et Salam (la paix). Sadat, loin du Nil a été abandonné. Il était impossible d'apporter l'appoint d'irrigation nécessaire aux cultures. Salam existe toujours. Les productions agricoles de l'agriculture de décrue sont écoulées à Abou Simbel. La communauté s'agrandit. A ces deux villages gouvernementaux, s'ajoutent de petites unités. Ce sont des colons nubiens revenus sur leurs anciens territoires. Tomas, Affia, Kostol et Adindan revivent. Le gouvernement égyptien désire désenclaver les rives du lac Nasser pour favoriser le retour des habitants par la création de routes et de nouveaux aménagements. Cette aide devra passer par le creusement de canaux d'irrigation, la bonification des terres et le don de moto-pompes et, non plus par la construction de villages que les Nubiens rejettent. Leur avenir sur les rives du Lac Nasser passera par le développement d'une économie basée sur l'agriculture, la pisciculture, le tourisme, les échanges frontaliers. Photo de Daniel COUTURIER
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Dossier de Marie-Christine TADDEI-BATTESTI |