L'ÉGYPTE ANTIQUE,
UNE ÉTERNELLE SOURCE D'INSPIRATION...
Le grand khédive d'Égypte
Ismaïl Pacha commanda l'oeuvre lyrique à Giuseppe Verdi pour
l'achèvement des travaux du canal de Suez, en 1870. Mais l'opéra
n'étant pas prêt pour l'occasion, il fut interprété
pour la première fois lors de l'inauguration du théâtre
royal du Caire, le 24 décembre 1871.
Le commanditaire avait exigé une
histoire crédible, contemporaine d'une Égypte pharaonique,
au sujet historique. C'est l'égyptologue Auguste Mariette qui fut
chargé de superviser le réalisme de l'oeuvre, des décors
aux bijoux, en passant par le mobilier et les costumes, travail qui fut
couronné de succès, la critique étant qu'il "s'était
acquitté de sa tâche avec une rigueur toute archéologique"
! Quant au metteur en scène, M. Chaperon, afin de reconstituer
le temple du premier acte il s'inspira de l'ouvrage "Description
de l'Égypte". Ce document, publié par le baron Vivant
Denon, savant qui fit partie de l'expédition de Bonaparte en Égypte
en 1798 regroupe dessins et récits de la campagne militaire de
l'empereur.
La première
fut un énorme succès !
LE
SUJET
L'intrigue
se déroule en Égypte antique, à Memphis et
à Thèbes. C'est l'histoire d'une esclave éthiopienne,
Aïda, vivant à la cour de Ramsès III, servant
sa fille Amneris. Toutes les deux sont amoureuses du général
égyptien Rhadamès, épris d'Aïda. Au retour
d'une campagne militaire contre les Éthiopien, il ramène
comme prisonnier le père de celle-ci, le roi éthiopien
Amonastro. Pour le remercier, Pharaon lui offre sa fille en mariage.
Amonastro obligera le général à trahir le pharaon.
Le complot sera découvert et les deux amants mourront ensemble.
ACTE I
Les deux tableaux se déroulent
au palais royal de Memphis. On apprend alors l'entrée des
Éthiopiens en Égypte. Rhadamès espère
partir les combattre même s'il avoue être amoureux
d'Aïda, l'esclave de la fille de Ramsès III, Amnèris.
Le pharaon Ramsès III entre alors et choisit le général
pour aller combattre les envahisseurs. Tous à l'exception
d'Aïda, l'escortent au temple afin qu'il y reçoit
insignes et armure sacrée, nécessaires à
la victoire.
ACTE II
Le premier tableau se déroule
dans les appartement d'Amnéris, que danseuses et chanteuses
essaient de divertir. Doutant des sentiments d'Aïda pour
le général, elle met celle-ci à l'épreuve
en lui annonçant la mort de Rhadamès au combat,
puis en avouant ensuite le contraire. Jalouse de la passion de
son esclave pour le chef des armées, elle se jure bien
d'y mettre fin.
Le deuxième tableau se déroule
aux portes de Thèbes et annonce le retour des armées
triomphantes de Rhadamès. Parmi les prisonniers, se trouve
le père d'Aïda, le roi Amonastro. Ramsès III,
dans un élan de générosité, affranchit
tous les prisonniers et remercie le général en lui
offrant sa fille, Amnèris, en mariage. Celui-ci, ne pouvant
refuser fait appel à l'aide divine.
ACTE III
Dans un temple d'Isis, sur les
bords du Nil, Amnèris, accompagné du chef du clergé,
Ramphis vient prier avant son union. Aïda y est pour revoir
une dernière fois Rhadamès. Son père, Amonasro
la surprend et l'oblige à recueillir une information militaire
auprès du général Rhademès : l'indication
de le route suivie par les Égyptiens lors d'une nouvelle
attaque contre les Éthiopiens. Amnéris entendra
la trahison et donnera l'alerte. Amonastro sera tué, Aïda
parviendra à s'enfuir mais Rhadamès sera fait prisonnier.
ACTE IV
Le premier tableau se déroule
à nouveau dans une salle du palais de Memphis. Amnéris
propose au prisonnier Rhadamès de renoncer à Aïda
et de l'épouser afin d'être gracié. Celui-ci
refuse le chantage et est emmené par les prêtres
et Ramphis.
Dans le deuxième tableau,
Rhadamès a été emmuré vivant. Aïda
revient le rejoindre pour mourir avec lui. Le drame est joué.
Amnéris prie sur l'autel pour les deux amants morts.
Cet opéra dramatique
connaît à l'image de "Roméo et Juliette"
un succès sans limite à Vérone, puisque l'on compte
aujourd'hui pas moins de 400 représentations de l'oeuvre de Verdi
dans la ville.
Aïda reste encore
aujourd'hui une oeuvre contemporaine incontournable, les décors
les plus grandioses se succédant pour accueillir les diverses représentations
: le plateau de Guisèh en 1987 ou le temple de Deir-el-Bahari en
1994 donnèrent au lyrisme une dimension "pharaonique"
intemporelle....